Témoignage d'Audrey
Journaliste pendant 15 ans, Audrey a décidé de se reconvertir et de se tourner vers sa passion en devenant Éducatrice Comportementaliste Canin et Félin. Lorsqu’elle parle de son nouveau métier, Audrey a dans les yeux l’étincelle des passionnés. Et pour cause, devenir éducatrice comportementaliste canin s’est imposé comme une évidence pour cette professionnelle qui a toujours aimé les animaux, les chiens en particulier.
Pourriez-vous nous parler du parcours qui vous a conduit à devenir éducateur comportementaliste ?
Je m’appelle Audrey Ventura. Je suis Éducateur Comportementaliste. Cette profession a fait l’objet de ma reconversion, il y a cinq ans environ.
Auparavant, j’étais journaliste mais je m’intéresse à l’éducation, et surtout, au comportement et à la psychologie canine depuis que j’ai 16 ans. Il y a cinq ans, j’ai décidé d’arrêter la profession de journaliste pour me reconvertir totalement et créer Cyno Consult qui est donc mon entreprise.
Qu’est-ce qu’éducateur comportementaliste ?
Pour moi, comportementaliste, c’est vraiment très important dans le métier d’éducateur. Eduquer ou rééduquer un chien, c’est beaucoup plus simple, beaucoup plus respectueux du chien, lorsque l’on connaît le comportement de l’animal que l’on a en face de soi.
Donc, en ce qui me concerne, je m’occupe des chiens et des chats. C’est pour ça que je ne fais pas de dressage. Je ne fais que de l’éducation, de la rééducation et l’étude comportementale : étude de diagnostic de personnalités, diagnostic des émotions qui traversent et qui gouvernent le chien… pour comprendre les comportements qu’ils adoptent puisque ce sont les émotions qui vont provoquer les comportements.
Une chose très importante pour moi, dans ce métier, c’est la bienveillance et je n’utilise aucune méthode coercitive. Je n’utilise jamais la punition et évidemment pas d’outils aversifs comme les colliers à pointes ou les colliers étrangleurs qui sont pourtant souvent recommandés, souvent conseillés, à tort. C’est un outil de maltraitance. Je n’utilise que la psychologie, la patience, l’observation de l’animal… Et ça prend un peu plus de temps, c’est sûr, mais à long terme c’est pérenne donc c’est très important.
Comment se déroule une séance avec un éducateur comportementaliste ?
En général, on vient me voir pour l’éducation d’un chiot. Alors il s’agit de l’éduquer évidemment mais il s’agit aussi d’éduquer les humains, de leur expliquer qui est le chiot parce que même quand il a trois mois, c’est quelqu’un. C’est déjà quelqu’un qui ne va pas du tout ressembler au chiot d’avant ni au chiot d’après.
Et donc, mon rôle, c’est d’apporter des informations à la famille sur qui est ce chiot. Qu’est ce qu’il aime dans la vie, quelle est sa personnalité qui commence à pointer le bout de son nez et comment on va l’éduquer en fonction de tout ça. Parce que je n’éduque les chiens que de manière individuelle justement pour respecter le plus possible l’individualité du chien, ses compétences personnelles, ses motivations personnelles et puis ses points faibles, ses émotions à lui, qui sont pas les émotions de l’autre chien, et donc on va pas du tout travailler de la même manière tel chien et tel autre chien.
Alors on vient me voir pour le chiot, mais on vient aussi me voir pour un chien adulte qui n’aurait jamais été éduqué et qui aurait besoin d’une rééducation ou pour un chien adulte qui présente des troubles du comportement, jusqu’à des troubles très lourds et qui nécessitent la une prise en charge avec recadrage de l’éthologie. L’éthologie, c’est la science de l’observation du canidé dans son milieu naturel. C’est donc vérifié si les besoins naturels du chien sont satisfaits. Ensuite la psychologie du chien, dans quelle psychologie se trouve-t-il ? Qu’est ce qu’il a vécu ? Est-ce qu’il y a eu des traumatismes ? Et comment on va le rééduquer ? Donc, toujours évidemment en positif. De toute façon la méthode ne change pas en fonction du chien qu’on a en face de soi.
Et j’insiste, la méthode positive ce n’est pas : je suis positive et bienveillante lorsque je suis avec un chien docile et je deviens très autoritaire et brutal lorsque j’ai en face de moi un individu récalcitrant. La méthode positive, c’est positif de A à Z quel que soit le chien qu’on a entre les mains. Ce que j’apprécie le plus dans ce travail, c’est que c’est jamais la même chose. Comme je travaille de manière individuelle, je n’ai jamais le même individu en face de moi et je dois toujours m’adapter, me remettre en question, même si parfois c’est difficile.
Ce qui va fonctionner avec un chien ne va pas fonctionner avec un autre et je refuse de travailler de manière schématique. Je n’ai pas de réponses toutes faites sur un cas parce que je sais très bien que ce qui a fonctionné au bout de quelques mois avec ce chien-là, ça ne fonctionnera sans doute pas avec cet autre chien parce que c’est quelqu’un d’autre.
Du coup, ça, ça me plaît beaucoup parce que cela me permet de ne pas m’ennuyer. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup bouger et de renouvellement dans la vie. Cela me permet de ne pas m’ennuyer et puis ça me permet de rester à la page, de rester active sur le plan cognitif et de toujours me demander : qu’est-ce que je peux faire ? qu’est-ce que j’ai pas encore trouvé pour aider ce chien ?
Et puis, ce qui me plaît aussi, c’est le contact avec l’humain. Il ne faut pas du tout occulter l’humain. Il fait évidemment partie du système que l’on crée : le coach, l’humain et le chien. On est trois et je ne peux rien faire sans l’humain. Donc, il faut que je m’entende bien avec l’humain. Alors, il faut savoir que parfois c’est plus compliqué, ça c’est sûr. Mais il faut qu’on en parle si on veut pouvoir aider le chien. Il faut qu’on puisse bien s’entendre et surtout qu’on soit d’accord sur la manière de travailler. Voilà. Donc ce qui me plaît, c’est en fait le relationnel avec le chien et avec l’humain.
Quelles sont les qualités pour devenir éducateur comportementaliste canin et félin ?
Je pense que la plus grande qualité pour exercer ce métier, c’est l’observation et la patience. Si on n’a pas la patience, je pense qu’on n’est pas fait pour faire ce métier. Mais de toute façon, quand on est éducateur, qu’on soit éducateur avec des animaux ou qu’on soit éducateur avec des enfants, des adolescents ou des adultes en difficulté, il faut de la patience.
Mais aussi connaître la psychologie, avoir un minimum d’informations sur la psychologie des mammifères, la psychologie du chien. Elle ne diffère pas de la nôtre, de celle du chat… elle ne va pas différer beaucoup de celles du singe, de celle du cochon d’inde. Ce sont des mammifères. On est tous des mammifères et on est tous des êtres sensibles. Et sans la connaissance de la psychologie ? qui va aussi nous aider pour l’humain, on a affaire quand même un chien mais aussi à son humain, donc il va bien falloir transiger.
Et ce qui est important, c’est de se remettre en question, de se former régulièrement et de ne jamais considérer que tout est acquis et qu’on a tout compris. C’est tout le contraire. En fait, j’essaye de me dire régulièrement : ce que je sais c’est que je ne sais pas. Et de me former, même une fois les diplômes obtenus, de continuer régulièrement à rencontrer des professionnels et de participer à des conférences, de lire et de ne jamais considérer que tout est acquis. Parce que ce n’est jamais le cas et on aura toujours affaire à un cas plus difficile.
Quelle est la meilleure manière pour devenir éducateur comportementaliste ?
Si l’on veut devenir Éducateur Comportementaliste canin et félin, il me paraît indispensable de suivre une formation comme celle-ci pour apprendre les gestes techniques mais pas seulement, aussi pour apprendre la philosophie du clicker et apprendre la philosophie de l’éducation. C’est fondamental.
Ce genre de formation s’avère également être un excellent complément pour tous les professionnels ayant un contact avec l’animal : le toiletteur, l’ostéopathe, les assistants vétérinaires… Toutes ces personnes qui sont contraintes dans leur métier de toucher l’animal.
Il est beaucoup plus facile de toucher un animal quand on est muni d’un clicker et d’une sacoche avec des récompenses et qu’on apprend à l’animal que le toucher humain n’est pas menaçant dans un contexte surtout aussi anxiogène que le contexte d’une consultation vétérinaire ou d’un rendez vous chez le toiletteur.
Donc, je conseillerais à tous les professionnels du chien de suivre une formation comme celle-là parce que tout devient beaucoup plus positif, beaucoup plus cool, beaucoup plus sympa pour l’animal et pour le praticien.
C’est un métier où il est très important de passer tout de suite à la pratique et de ne pas attendre d’être formé et d’avoir appris plein de choses pour se mettre à faire. Il faut le faire tout de suite. Donc n’attendez pas, adoptez un chien, un chien adulte ou un chiot.
Tout ce que vous aurez appris en formation, mettez-le en pratique à la maison avec votre chien. N’ayez pas peur de faire des erreurs. Tant que vous êtes dans la méthode positive et que vous récompensez votre animal, personne ne vous en voudra de vous tromper. Tout le monde se trompe.
On a besoin de se tromper de toute façon pour avancer et il faut vraiment se confronter. Même si ça fait peur, il faut le faire parce que ce n’est que comme cela qu’on apprend. C’est de l’empirisme.
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